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30 septembre 2006

RAMADANE KARIME

RAMADANE KARIME
                                                                            

Ramadan_1

Le jeune un acte religieux par excellence

La religion est un effort incessant de l'homme pour découvrir à travers le quotidien le chemin vers la sérénité spirituelle. Les manières de les atteindre varient selon les convictions. Là où le besoin de cette sérénité est ressenti passionnément se confortent les aspirations religieuses les plus inouïes. Tandis que lorsqu'elle fait défaut le dévouement religieux se réduit à de simples comportements sociaux dépourvus de profondeur et de recueillement.
Alors comment se défini le religieux ? Et comment se manifeste le social quotidien ?
Ce n'est pas un secret de polichinelle de rappeler que dans le Maroc Oriental la religion a toujours gardé une authenticité intrinsèque. Le jeûne est observé par tous. Et ce dés le jeune age. Tous les petits se vantent de leur premier jour de carême. Et en plus de cette satisfaction morale qui fait la fierté de nos enfants, les parents organisent tout un rituel de « fiesta » pour commémorer l'événement.
La jeune femme dit on se souvient de deux jours, le jour ou elle a fait le carême pour la première fois et le jour de son mariage. Ce jour là, les jeunes filles se transforment en princesses ou en nymphes ramadanesques grâce à leur beauté gracieuse et innocente et aux ornements décoratifs qu'elles portent pour la première fois. La photo souvenir prise pour la circonstance occupera pour longtemps une place de choix dans l'album souvenir de la jeune fille.
Concernant les garçons : faire le jeune pour la première fois c'est prouver qu'ils ne font plus partie du monde des petits enfants. Par ce comportement, ils cherchent à intégrer le rang des grands même si on ne leur réserve pas une fête aussi grandiose que leurs soeurs , car ils ont déjà eu la leur le jour de sa circoncision.
Et au moment ou les petits jouissent de leur fête que font les grands ?
Tout d'abord, on peut signaler que le cérémonial de Ramadan commence en Châabane par le nettoiement de la maison, par la préparation des épices et la conservation des tomates pour la Harira . Certes la harira est toujours une harira que ce soit à Marrakech ou à Tétouan (sans oublier la nouvelle vague des harira express). Cependant, il faut signaler que sa préparation varie selon les régions du royaume, si ce n'est selon chaque femme. A Oujda , la harira se prépare d'abord par une levure traditionnelle , farinée la veille ,puis avec tous les autres ingrédients connus par les femmes et surtout avec beaucoup de persil , de coriandre , de céleri tout en laissant une de choix pour le stomates. A voir la quantité de coriandre, de persil et de céleri que les femmes d'Oujda mettent dans leur harira, on peut facilement déduire qu'on a affaire à une spécificité locale.
Cette harira est présentée, juste après que le muezzin ait appelé à la prière du Maghreb, avec des dattes. Elle est suivie d'un café ou d'un thé selon les goûts. Bien sur les friandises de circonstance, à savoir les zlabia , magroute, grioueche, msamene , mbassese .... Concernant les autres menus , on ne peut présenter une fiche exhaustive sans rappeler que cela dépend en partie de la différence ente les nuits hivernales ou estivales. Le temps séparant le ftour du Shour est pour quelque chose. En été la chaleur et le peu de temps qui sépare le crépuscule et l'aube influe sur les recettes et les plats. Alors qu'en hiver , et vu que le temps le permet, les plats sont plus consistants. Durant les nuits hivernales les familles échangent les visites et s'offrent des d ébats autour d'un verre de thé ou jouent aux cartes
A Oujda on respecte scrupuleusement les normes du moment que plusieurs personnes préfèrent dormir puis se lever à trois heures du matin pour le Shour . a part ce rythme spécial pour le mois de ramadan, comme tout un chacun le sait, chaque ville du royaume a sa place publique traditionnelle . Une place, au riche réfèrent socioculturel, et qui s'enracine dans la nuit des temps.
A Oujda cette place a pour nom :Bab Sidi Abdelwahab . Une ancienne place qui était jadis un souk dominical mais qui s'est transformée avec le temps en un centre d'activité tout azimuts. Et c'est dans cet espace qu'on peut découvrir la piété ou l'insouciance des gents. Entourée de plusieurs mosquées (la grande mosquée, la mosquée haddada, la mosquée jrida et autres) où l'on programme des causeries religieuses après les prières de la journée. Cette place et ses alentours deviennent un lieu convoité par les Oujdis le long du mois. C'est surtout grâce à ses « gournates » de poissons, de viandes, de friandises de circonstance, de ses marchés d'alimentation générale que cet espace est devenu un point d'attraction pour les habitants de la ville. Chaque personne y trouve ce qu'elle cherche surtout les « Mouahmates » du Ramadan. Du moment que plusieurs femmes viennent étaler leurs friandises en gâteaux traditionnels. On ne peur y passer sans penser à son abstinence tellement les produits sont bien exposés et les odeurs inondent les ruelles de succulences spécifiques. Même les vieillards y trouvent ce qu ils cherchent en se regroupant autour ces parties de«Damma »
Mais puisque chaque médaille a son revers, c'est dans cet espace que les comportements les plus blâmables sont à bannir. Les prises de bec des gens qui s'énervent pour un rien deviennent de plus en plus un spectacle de désolation. Les marchands ambulants, de plus en plus nombreux, nuisent beaucoup à la ferveur du mois et l'esthétique des lieux.
Durant Les veillés de nuit, qui commencent juste après le ftour et le « Tarawihes » , les habitants de la ville commencent ces dernières années à veiller en dehors de leurs maisons et à sortir de leur cocon familial. Il y'a ceux qui optent pour la marche afin de bien digérer, alors que d'autres notamment les plus jeunes préfèrent discuter autour d'une tasse de café. Les plus âgés perpétuent la tradition en rendant visite aux proches et aux amis. C'est par nostalgie du passé que ces personnes se définissent et se retrouvent dans les coutumes ancestrales autour d'une table pour jouer aux cartes et aux dominos.
D' Ailleurs plusieurs de ces personnes âgées tiennent indéfectiblement à ce que ces traditions perdurent et remontent de nouveau à la surface. Le Ramadan était sacré et les gens vivaient heureusement leur fraternité et leur ferveur religieuse. C'était la fête de l'âme et la tranquillité
émanante des dogmes et des croyances professés par la religion musulmane. Le Ramadan est un mois sacré avec ses lumières aux sources divines et qui semblaient émaner de la douceur même de l'air. Mais que peut-on faire ? Le progrès et le modernisme ont modifié plusieurs choses notamment les traditions ancestrales.
Ne terminons pas sur cette note nostalgique sans regretter essentiellement le manque d'animation artistique. Les activités culturelles sont en hibernation depuis un certain temps. Il fut un temps où il y'avait tellement de choses à voir, à tel enseigne que le choix posait problème. Le passé est bien révolu et le vide artistique nous accable de tous les cotés.
Parler du Ramadan à Oujda c'est évoquer tout un ensemble de cérémonies religieuses qui sont très enracinés dans les traditions et les comportements des habitants du Maroc Oriental. Le ramadan n'est pas seulement une dévotion à l'égard de tout ce qui se rapporte à la foie mais bel et bien un assortiment subtil et perspicace du socioculturel.

ALI KHARROUBI

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Commentaires
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